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« Après trois campagnes, je suis convaincu par mon robot »

Damien Blondel est le première utilisateur en France du robot Farmdroïd.

Damien Blondel a choisi en 2021 d’investir dans le premier robot Farmdroïd de France. Deux ans et trois campagnes de betteraves plus tard, nous sommes retournés voir ce pionnier.

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Direction la Champagne où Damien Blondel, céréalier installé aux portes de Reims (Marne) en agriculture biologique, utilise toujours son robot pour semer et désherber ses betteraves. Nous sommes au début de l’été 2023 et le petit Farmdroïd achève tranquillement sa troisième campagne de fonctionnement sur l’exploitation. Son propriétaire semble toujours autant convaincu de son choix, peut-être même encore plus qu’à l’achat.

Lorsque nous avions rencontré Damien au printemps 2021, il venait de recevoir ce robot, le premier de ce type vendu dans l’Hexagone. L’agriculteur s’apprêtait alors à confier le semis de ses betteraves sucrières à cette machine entièrement autonome. Cette dernière avait également la lourde tâche de désherber la parcelle en évitant soigneusement chaque betterave. Pour cela, le Farmdroïd repère la position de chaque graine qu’il dépose. Le désherbage se fait ensuite en fonction des positions enregistrées.

Pour Damien, le robot réalise un très bon travail mais ses réglages doivent être bien maitrisés pour qu'il exprime son potentiel. ( ©  Pierre Peeters/GFA)

Une solution à maîtriser

Après trois campagnes très différentes météorologiquement parlant, les résultats sont finalement plutôt proches. « Entre 2021, 2022 et 2023, la propreté sur le rang est passée de moyenne à presque parfaite, principalement grâce à une plus grande maîtrise du robot », confie le céréalier champenois. S’il est toujours aussi convaincu de son investissement, il reconnaît volontiers que c’est une technologie à bien appréhender pour qu’elle exprime son potentiel.

« Il m’a fallu du temps pour maîtriser la finesse des réglages. Un grand nombre de paramètres peuvent être modifiés, notamment autour des couteaux qui désherbent. Je me suis approché des betteraves par étape. Cette année, les conditions étaient idéales et je me suis permis le luxe de travailler à 500 m à l'heure au lieu des 750 habituels. En réduisant la vitesse, je peux être plus précis et travailler au plus près de la betterave », expose l’agriculteur.

Si les parcelles sont très propres, les adventices collées aux plants de betteraves sont difficiles à détruire. ( ©  Pierre Peeters/GFA)

Peu de soucis

Lorsqu’on lui demande s’il a essuyé des plâtres en investissant dans cette solution inédite, l’agriculteur répond par la négative mais conçoit qu’il a appris certaines choses à ses dépens. « La première année, j’ai semé mes betteraves avec un précédent en luzerne comme d’habitude, mais la présence des racines de la légumineuse a clairement gêné le robot dans ses tâches. J’avais également un problème de patinage. Après réflexion, j’ai simplement dégonflé légèrement les pneumatiques et le problème a été résolu. On considère logiquement la machine davantage comme un robot plutôt qu’un simple outil agricole. Ces réglages basiques ne sont pas un réflexe face à cette machine », reconnaît Damien. L’agriculteur souligne au passage la qualité du service après-vente des différents protagonistes, du constructeur jusqu’à son concessionnaire.

« Finalement, le principal défaut de la machine, c’est également son principal avantage. En effet, si une graine de betteraves ne lève pas, ou que le plant est détruit, le robot va continuer de ne pas désherber la zone. Ainsi, il n’est pas rare de voir un chénopode en lieu et place d’une betterave. Dans ce cas, il n’y a pas beaucoup de solutions, à part une intervention à la main », concède Damien.

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